Le système d’Assistance Vidéo à l’Arbitrage (VAR) est un outil essentiel conçu pour soutenir les arbitres lors des matchs de football, visant à garantir des décisions justes et précises. Géré par des arbitres actuels ou anciens, l’équipe VAR opère depuis une salle d’opérations vidéo où elle surveille les moments controversés sur le terrain, tels que les décisions de penalty ou la validité d’un but. Après avoir examiné les images, le VAR fournit des conseils à l’arbitre principal, qui prend ensuite la décision finale après avoir vu l’événement lui-même. Le VAR est un outil consultatif qui corrige les erreurs claires et évidentes pendant le jeu. Introduit dans divers tournois depuis 2016, il a été utilisé avec succès lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2018 en Russie et a depuis été adopté dans plus de 100 compétitions à travers le monde.
L’histoire du VAR remonte au début des années 2010 avec le projet Refereeing 2.0, supervisé par la Fédération Royale Néerlandaise de Football, qui a commencé à le tester pendant la saison 2012-2013. La Fédération néerlandaise de football a ensuite demandé à la Commission des Lois du Jeu (IFAB) de modifier les règles du jeu pour permettre une utilisation plus large du VAR. En 2016, l’IFAB a approuvé ces essais, bien que l’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter, ait initialement été opposé à la technologie. Cependant, son successeur, Gianni Infantino, l’a soutenue. Le VAR a été utilisé pour la première fois dans un cadre en direct en juillet 2016 lors d’un match amical entre le PSV Eindhoven et un club néerlandais, puis dans un match amical international entre la France et l’Italie. Le premier match professionnel officiel utilisant le VAR a eu lieu lors du premier tour de la Coupe KNVB aux Pays-Bas le 21 septembre 2016. Le VAR a également été utilisé lors de la Coupe du Monde des Clubs 2016, et la A-League australienne est devenue la première ligue professionnelle à l’adopter en 2017. Le Portugal a été le premier pays à mettre en œuvre le VAR dans le football féminin, et l’UEFA a annoncé que le VAR serait utilisé en Ligue des Champions à partir de la saison 2019-20.
L’équipe VAR se compose d’un arbitre principal appelé l’Arbitre Assistant Vidéo (VAR) et de trois arbitres assistants : AVAR1, AVAR2 et AVAR3. Tous portent des chemises vertes dans la salle vidéo centrale, aux côtés de trois techniciens en chemises noires chargés de sélectionner et de fournir les meilleurs angles de caméra. Les rôles de ces arbitres sont les suivants :
- VAR (Arbitre Assistant Vidéo) : Surveille le flux de la caméra principale sur l’écran supérieur, examine les incidents en utilisant un écran divisé en quatre parties et dirige l’équipe tout en communiquant avec l’arbitre sur le terrain.
- AVAR1 (Premier Assistant VAR) : Se concentre sur le flux de la caméra principale et informe le VAR principal des diffusions en direct lors de la révision des incidents.
- AVAR2 (Deuxième Assistant VAR) : S’occupe des situations de hors-jeu, vérifiant les appels potentiels à l’aide de la technologie de hors-jeu semi-automatisée pour accélérer le processus de révision.
- AVAR3 (Troisième Assistant VAR) : Se concentre sur les flux de télévision, aide le VAR principal dans l’évaluation des incidents et assure une bonne communication avec l’AVAR2.
La Zone de Révision de l’Arbitre (RRA) est une zone désignée avec un écran permettant à l’arbitre sur le terrain de revoir les incidents et est située près des zones techniques.
L’équipe VAR soutient la prise de décision dans quatre scénarios spécifiques pendant les matchs :
- Incidents menant à des buts, tels que les potentiels hors-jeu.
- Décisions de penalty et infractions nécessitant une action disciplinaire.
- Infractions de carte rouge directe uniquement (pas de deuxième carte jaune / avertissement).
- Identité incorrecte.
L’équipe VAR opère depuis une salle d’opérations vidéo centralisée (VOR), souvent située dans ou près du stade, offrant un accès à toutes les caméras de diffusion via un réseau de fibre optique. Lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, ils avaient accès à 42 caméras, dont huit caméras au ralenti et quatre caméras au ralenti extrême. Les ralentis sont utilisés pour des situations spécifiques, telles que la détermination du point de contact dans une faute, tandis que les ralentis standards sont utilisés pour les décisions subjectives, telles que la gravité d’une faute ou une main volontaire. De plus, les équipes VAR ont accès aux flux de caméras utilisant la technologie de hors-jeu semi-automatisée.
Tout au long du match, les arbitres VAR et AVAR vérifient automatiquement chaque décision prise par l’arbitre sur le terrain qui relève des quatre catégories révisables. Si le VAR ne trouve pas d’erreur claire, il informe l’arbitre, ce qui est appelé « vérification silencieuse » et ne nécessite aucune action ou retard supplémentaire. Cependant, si le VAR identifie une erreur potentielle claire, trois scénarios sont possibles :
- La décision est annulée sur la base des conseils du VAR.
- Une recommandation pour une révision sur le terrain (OFR) est faite.
- L’arbitre peut choisir d’ignorer les conseils du VAR.
L’arbitre sur le terrain a le pouvoir d’annuler une décision sans révision sur le terrain lorsque cela concerne des questions factuelles, telles qu’une faute évidente ou une justification d’une carte rouge. La décision finale revient à l’arbitre, qui peut ignorer les conseils du VAR. Les révisions sur le terrain (OFR) ne sont effectuées que sur recommandation des arbitres VAR, l’arbitre indiquant une OFR en faisant un geste rectangulaire vers l’écran vidéo. La révision a lieu dans la RRA désignée, garantissant la transparence. Une fois la révision terminée, l’arbitre signale la décision et informe tout le monde du ruling final.
Pour garantir que tous les spectateurs dans le stade et les téléspectateurs à la télévision ou sur des appareils mobiles soient bien informés pendant le processus de révision, la FIFA a développé un système d’information VAR pour les diffuseurs et les commentateurs. Un membre du personnel de la FIFA informe les différents intervenants des étapes du processus de révision, y compris les raisons et les résultats, via une tablette connectée au réseau, gérée par un opérateur dans la salle VAR. Ce système génère également automatiquement des modèles graphiques pour la télévision et les écrans géants du stade.