De nombreux livres discutent de l’Opération Barbarossa, qui marqua le début d’un nouveau front pour les forces allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, visant à envahir l’Union soviétique. La chute de l’Union soviétique semblait imminente jusqu’à l’arrivée de l’hiver rigoureux, ce qui a conduit à de nouvelles batailles entre les deux camps. Ces batailles ont permis aux Soviétiques de retrouver leur équilibre et d’infliger de lourdes pertes aux Allemands, les forçant à se retirer et marquant le début de leur défaite dans la guerre. Mais que se serait-il passé si l’Allemagne avait réussi à capturer Moscou ? Hitler avait-il des plans spécifiques pour l’Union soviétique une fois qu’elle se serait rendue ?

Les documents révélés après la guerre donnent un aperçu des plans d’Hitler. Malgré les idées extrêmes des nazis concernant l’Europe occidentale, celles-ci pâlissent en comparaison de ce qui était prévu pour l’Europe de l’Est. Les plans pour le front de l’Est étaient remplis d’idées diaboliques et radicales, y compris la partition complète de la région.

La politique expansionniste allemande était basée sur un concept appelé « Lebensraum » ou « espace vital », qui était central dans leur vision stratégique pour l’Est. Cela impliquait l’élimination des peuples slaves—comme les Russes, les Ukrainiens et les Polonais—qui étaient considérés comme racialement inférieurs selon l’idéologie nazie. Le plan était de diviser le front de l’Est et de retirer ces populations pour faire place aux colons aryens. Cela devait être accompli soit par des déportations massives en Sibérie au-delà des montagnes de l’Oural, soit par la famine jusqu’à la mort, avec leur production agricole redirigée pour nourrir le peuple allemand.

Avec le début de l’Opération Barbarossa et l’avancée de l’armée allemande, occupant une grande partie de l’Europe de l’Est, les territoires conquis étaient placés sous l’administration d’Alfred Rosenberg, chef du Ministère du Reich pour les Territoires Orientaux Occupés. Rosenberg était un leader nazi influent et un défenseur majeur des théories de la supériorité raciale. Il était également l’un des architectes du « christianisme positif », une fusion des principes de pureté raciale aryenne avec certaines croyances chrétiennes, conçue pour apaiser de nombreux chrétiens allemands lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir.

Hitler avait des plans pour diviser le front de l’Est en plusieurs régions administratives, chacune dirigée par un « Reichskommissar » ou commissaire supérieur. Étant donné l’immense étendue du territoire soviétique, chaque région devait être gérée séparément, avec des pouvoirs considérables accordés à ces commissaires qui rendraient compte directement à Hitler. Les divisions administratives proposées comprenaient :

• Reichskommissariat Ostland (RKO) : Englobant les États baltes, la Biélorussie et des parties de l’ouest de la Russie, cette région a été en activité de 1941 à 1945.
• Reichskommissariat Ukraine (RKU) : Couvrant l’Ukraine (à l’exclusion de l’est de la Galicie), la Roumanie, les territoires contrôlés par la Roumanie, et la Crimée, s’étendant plus tard jusqu’au fleuve Volga, cette région a été active de 1941 à 1944.
• Reichskommissariat Don–Volga : Bien que jamais officiellement établi, il était prévu de couvrir les territoires du Mer d’Azov à la République allemande de la Volga.
• Reichskommissariat Moscou (RKM) : Également jamais établi, il était prévu d’inclure Moscou et le reste de la Russie européenne, à l’exclusion de la Carélie et de la péninsule de Kola, qui étaient attribuées à la Finlande.
• Reichskommissariat Caucase (RKK) : Cette région n’a jamais été entièrement constituée et a été suspendue entre 1942 et 1943, et devait couvrir le sud de la Russie et le Caucase.
• Reichskommissariat Turkestan (RKT) : Un plan abandonné destiné à couvrir les républiques d’Asie centrale et la Turquie.

Malgré ces plans détaillés, la réalité des combats a révélé que les avancées allemandes avaient obtenu des victoires significatives et capturé des régions économiques clés de l’Union soviétique, comme l’Ukraine. Cependant, la guerre sur le front de l’Est a stagné lors de la « bataille de Moscou », où le rigoureux hiver russe a aidé l’Armée rouge à contraindre les Allemands à se retirer. Les Allemands n’ont pas pu lancer une nouvelle offensive majeure contre l’Union soviétique.

Au cours de ces années, des batailles féroces et certaines des pires atrocités de la Seconde Guerre mondiale ont été commises. Les Allemands ont capturé d’énormes nombres de soldats de l’Armée rouge—environ 5 millions—qui n’ont pas bénéficié de la protection des prisonniers de guerre en vertu de la Convention de Genève. Au lieu de cela, ils ont été affamés jusqu’à la mort dans le cadre d’un plan d’extermination des peuples slaves. Heureusement, les Allemands ont été vaincus dans ces batailles avant qu’ils ne puissent mettre en œuvre pleinement leurs plans.

Les documents obtenus après la guerre ont révélé que les intentions d’Hitler n’étaient pas seulement de détruire les peuples slaves mais aussi de démolir Moscou. La ville devait être la capitale de toute la région orientale, mais Hitler craignait que ses habitants ne se révoltent. Par conséquent, il avait prévu de détruire complètement la ville, de la réduire en cendres et d’abattre ses habitants. De plus, des parties du canal Moscou-Volga devaient être détruites pour inonder la ville, la transformant en un lac artificiel.