L’Union européenne (UE) est une organisation internationale européenne chargée de réguler les politiques économiques, sociales et de sécurité de ses États membres. Elle a été établie par le Traité de Maastricht, entré en vigueur le 1er novembre 1993. L’UE vise à réaliser l’intégration politique et économique européenne en créant une monnaie unique, l’euro, et en favorisant un consensus sur les politiques étrangères et de sécurité. Elle vise également à améliorer la citoyenneté commune, la coopération en matière de migration et d’asile, ainsi que les affaires judiciaires. En raison de ses efforts importants pour promouvoir la paix et la démocratie à travers l’Europe, l’UE a reçu le Prix Nobel de la paix en 2012.
Initialement, l’UE était limitée aux pays d’Europe de l’Ouest. Cependant, après l’effondrement de l’Union soviétique, elle a commencé à s’étendre en Europe centrale et orientale. À ce jour, après le départ du Royaume-Uni en 2020, l’UE se compose de 27 États membres : l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne et la Suède.
Histoire de l’Union européenne
Le Concept de l’Union européenne
L’Union européenne représente une série d’efforts pour intégrer les pays européens depuis la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, de nombreux pays d’Europe occidentale ont cherché à renforcer les liens économiques, sociaux et politiques pour réaliser la croissance économique, la sécurité militaire et la réconciliation durable entre la France et l’Allemagne. À cette fin, en 1951, les dirigeants de six pays — la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Allemagne de l’Ouest — ont signé le Traité de Paris, qui a établi la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Le Royaume-Uni a été invité à rejoindre, et en 1955, il a envoyé un représentant pour surveiller les discussions sur son développement. Cependant, le gouvernement travailliste dirigé par le Premier ministre Clement Attlee a rejeté l’adhésion, en partie en raison du désir de maintenir l’indépendance économique. Néanmoins, la CECA a créé une zone de libre-échange pour les ressources économiques et militaires essentielles — charbon, coke, acier, ferraille et minerai de fer — et a établi plusieurs institutions dirigeantes : (1) l’Autorité haute pour l’administration, (2) le Conseil des ministres pour la législation, (3) une Assemblée commune pour la formulation des politiques, et (4) un Tribunal pour interpréter le traité et résoudre les litiges connexes. Les traités internationaux ultérieurs, avec des modifications, se sont basés sur ce modèle, formant finalement les principes de l’UE.
Création de la Communauté économique européenne (CEE)
Le 25 mars 1957, les six membres de la CECA ont signé les Traités de Rome, établissant la Communauté de l’énergie atomique européenne (EURATOM) pour faciliter le développement et la recherche en énergie nucléaire, et la Communauté économique européenne (CEE), qui a créé un marché commun en supprimant la plupart des barrières à la circulation des biens, services, capitaux et travailleurs. Elle a également interdit la plupart des politiques ou accords qui entravaient la concurrence sur le marché et a appelé à une politique agricole commune et à une politique commerciale extérieure.
Le traité de la CEE exigeait que les États membres abolissent ou révisent plusieurs lois et règlements nationaux, mettent en œuvre des réformes fondamentales dans les droits de douane et les politiques commerciales d’ici juillet 1968, et éliminent les réglementations nationales favorisant les industries domestiques au détriment des industries étrangères. Il appelait également à des règles communes contre les comportements anticoncurrentiels et les monopoles et a établi le Fonds social européen pour promouvoir l’emploi en facilitant la mobilité géographique et professionnelle des travailleurs, reconnaissant la politique sociale comme un élément clé de l’intégration économique.
Malgré l’établissement de politiques agricoles communes, l’extension de ces réformes à l’agriculture s’est révélée difficile. Il est devenu nécessaire pour les États d’intervenir pour protéger les niveaux de vie des agriculteurs, améliorer l’autosuffisance agricole et garantir des approvisionnements fiables et abordables. Comme avec la CECA, quatre institutions principales ont été établies pour la CEE : (1) une Commission de gouvernance, (2) un Conseil des ministres, (3) un Conseil, et (4) un Tribunal. En 1965, les membres de la CEE ont signé le Traité de Bruxelles, fusionnant la Commission de la CEE, EURATOM et l’Autorité haute de la CECA en une seule Commission, et combinant les conseils des trois organisations en un seul Conseil des ministres. La CEE, l’EURATOM et la CECA ont été collectivement appelées les Communautés européennes et sont devenues plus tard les principales institutions de l’UE.
Au cours des années 1970 et 1980, la CEE a progressivement étendu ses membres et son champ d’application. En 1973, le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande ont rejoint, suivis par la Grèce en 1981 et le Portugal et l’Espagne en 1986. La politique commerciale extérieure de la CEE a entraîné des pressions pour des politiques étrangères et de développement communes. Au début des années 1970, la Coopération politique européenne (CPE) a été établie, rebaptisée plus tard Politique étrangère et de sécurité commune, gérée par des réunions régulières des ministres des affaires étrangères de chaque pays pour coordonner la politique étrangère. En 1975, le Fonds européen de développement régional a été créé pour remédier aux disparités économiques régionales et fournir des ressources supplémentaires aux zones les plus défavorisées de l’Europe. Les membres ont également tenté de gérer collectivement leurs taux de change, conduisant à la création du Système monétaire européen en 1979.
L’Acte unique européen
L’Acte unique européen (SEA), entré en vigueur le 1er juillet 1987, a considérablement élargi le champ d’application de la CEE. Il a fourni une base juridique pour la CPE, conduisant à une coordination accrue de la politique étrangère entre les membres. Malgré les décisions sur la politique étrangère étant prises en dehors des institutions de l’UE, le SEA a officiellement incorporé le Fonds européen de développement régional dans les traités de la Communauté européenne comme un nouvel élément visant à la cohésion économique et sociale, encourageant le développement des régions économiquement désavantagées. Le SEA a également conduit à une augmentation substantielle des financements pour les programmes sociaux et régionaux.
Dans l’ensemble, le SEA a fixé un calendrier pour l’achèvement du marché unique, malgré diverses barrières juridiques, techniques, financières et physiques qui restreignaient la circulation des biens, du travail, des capitaux et des services. Par exemple, les différences de normes nationales de santé et de sécurité pour les biens de consommation posaient des obstacles potentiels au commerce. Pour faciliter l’achèvement du marché unique, le comité législatif devait proposer des amendements, consulter le Parlement, puis le Conseil des ministres prendrait une décision finale. Obtenir un consensus était difficile car chaque membre avait un droit de veto sur toute législation. Le SEA a simplifié ce processus en adoptant le vote à la majorité, nécessitant environ deux tiers des voix de tous les membres pour l’approbation législative, augmentant ainsi le rôle du Parlement européen.
Le Traité de Maastricht ou Traité sur l’Union européenne
Le Traité de Maastricht (officiellement connu sous le nom de Traité sur l’Union européenne), signé le 7 février 1992, a officiellement établi l’UE. Le traité a rencontré une forte résistance dans certains pays, comme le Danemark, où les électeurs, préoccupés par la souveraineté, ont rejeté le traité original lors d’un référendum en juin 1992. Cependant, le traité révisé a été approuvé lors d’un référendum en mai 1993. Les électeurs français ont approuvé le traité avec une faible majorité en septembre, et en juillet 1993, le Premier ministre britannique John Major a convoqué un vote de confiance pour assurer son adoption. Le traité révisé est entré en vigueur le 1er novembre 1993.
Le traité comprenait trois grands piliers : (1) les Communautés européennes, (2) la Politique étrangère et de sécurité commune, et (3) la Justice et les affaires intérieures. Il a renommé la CEE en Communauté européenne (CE), qui est devenue le noyau de la nouvelle UE et a élargi les pouvoirs de la Commission européenne, y compris la surveillance des politiques communautaires sur le développement, l’éducation, la santé publique, la protection des consommateurs, la protection de l’environnement et la cohésion sociale et économique. Le traité a également introduit la citoyenneté de l’UE,
permettant aux citoyens européens de résider et de travailler librement dans n’importe quel État membre et leur donnant des droits supplémentaires, tels que le droit de pétition auprès du Parlement européen et de recourir à l’ombudsman européen.
Le traité a aussi préparé le terrain pour l’introduction de l’euro, la monnaie unique européenne, tout en permettant aux États membres qui ne répondaient pas aux critères économiques de rester en dehors de l’union monétaire. Il a établi la Banque centrale européenne (BCE) pour gérer la politique monétaire et garantir la stabilité de l’euro.
Le Traité d’Amsterdam
Une réforme importante, le Traité d’Amsterdam, a été signé en octobre 1997 et est entré en vigueur le 1er mai 1999. Ce traité a apporté plusieurs changements importants, comme la formalisation de la politique étrangère et de sécurité européenne, permettant une prise de décision plus flexible, renforçant le rôle du Parlement européen et fournissant une base juridique pour une politique commune d’asile et d’immigration. Il a également introduit de nouvelles dispositions pour lutter contre la discrimination et faciliter une coopération plus étroite entre les États membres en matière de justice pénale.
Le 2 novembre 2004, le Traité établissant une Constitution pour l’Europe a été signé mais n’a pas obtenu l’approbation de tous les États membres, y compris la France et les Pays-Bas. Le rejet du traité a conduit à l’introduction du Traité de Lisbonne, qui a conservé une grande partie du contenu du traité constitutionnel tout en simplifiant la structure et les processus décisionnels de l’UE. Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur le 1er décembre 2009, marquant une autre étape importante dans l’évolution de l’UE, visant à rationaliser les opérations, améliorer la transparence et renforcer le rôle de l’Union à l’échelle mondiale.
L’Union européenne Aujourd’hui
Aujourd’hui, l’Union européenne continue d’évoluer, cherchant à renforcer l’intégration politique, économique et sociale entre ses États membres. Elle a affronté de nombreux défis, dont la crise de la zone euro, les questions migratoires et le Brexit. Néanmoins, l’UE demeure un acteur significatif sur la scène mondiale, promouvant la stabilité, la prospérité et la coopération à travers l’Europe.